Les Fantômes des thermes.
Présences énigmatiques, visages suggérés par de simples plis et quelques ouvertures.
Les gants et les serviettes qui servent habituellement à laver, à sécher, à emmitoufler les corps humides deviennent ici matière première, matière à réflexion.
Soin du corps et de l’esprit. Les thermes ont été inventés jadis pour soulager les maux. Pourtant, ici, les mots sont absents, les bouches sont mutiques et lorsqu’elles sont béantes, elle ne nous disent rien.
Douleurs contenues, cris silencieux, grimaces caricaturales. Ces portraits se déversent, envahissent l’espace et semblent hanter le lieu. On croit, un court instant, à un apaisement, mais les traits se déforment sous le poids du tissu, sous la contrainte de l’accrochage ou de l’installation. Les points de fils grossiers, cicatrices apparentes sont piqués ça et là pour donner de la forme à ces suaires d’éponge qui pour cette occasion viennent à notre rencontre.