FROPEXQUIS # Tenter 3-relais Isabelle
Tente racines médusées
« Les tentes sont une fragilité faite forme »(1).
Les tentes urbaines sont partout, au coin d’une rue, et elles giflent notre rapport au monde, à la société, à l’isolement et font étatde notre impuissance.
De la Quetchua des villes à l’objet-maquette précieux qui attire l’attention et propose un répit douillet de Luce, j’ai voulu apporter une force de résistance en lui greffant un réseau racinaire.
La tente, la cabane précaire est un acte de survie humaine et la prolonger de racines est une tentative de lui donner une possibilité de vie, un ancrage. Le réseau de fibres de mûrier déployé sur les côtés de la tente miniature s’étale en réseaux linéaires cherchant à prendre racine dans l’espace d’exposition.
L’Atlas racinaire(2) démontre la puissance souterraine de tout végétaux et révèle la merveille du réseau linéaire fragile qui fait forme. Il ait écho à ma pratique de fils et fibres emmêlés.
La réalisation en devenir serait suspendue à 5cm du sol pour laisser les racines-fibres hors du sol mais avec les extrémités en contact de celui-ci. Recherche d’un point d’accroche en devenir.
S’y adjoint, pour l’instant de manière non aboutie, sur le tissu, un QR code permettant d’accéder à des photos de tentes vues à l’occasion de nos déplacements urbains. Ces images récoltées deviennent accessibles, captent notre regard médusé, pétrifié et connectent la création utopique-imaginaire au réel effroyable.
« Nous ne sommes pas de simples témoins de ce qui se passe. Nous sommes les corps par lesquels la mutation arrive et s’installe. La question n’est plus de savoir qui nous sommes, mais ce que nous voulons devenir. »3
1- Citation de Luce pour sa proposition TENTER.
2-Atlas racinaire :
https://images.wur.nl/digital/collection/coll13/id/924/rec/185
3- Paul B. Preciado, Dysphoria Mundi, Ed. Grasset, 2022, p 65.
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