La coupe est pleine, sachets en papier kraft, encre de chine et aquarelle, 2021.
Corne d’abondance tarie, déversant encore ça et là quelques ersatz de fruits et légumes factices. Pollution, Surconsommation,
Gaspillage s’opposent ici à la récupération de matériaux d’emballage. Ces sachets déjà utilisés et voués à être détruits trouvent une nouvelle vie, sont transformés pour dire autre chose.
Le contenant devient l’image du contenu. Cependant la main de l’homme a laissé sa trace, sa signature sur chaque fruit et chaque légume. Cette nature domestiquée devient métaphorique. Les noms de ce qu’elle produit (tomates, carottes, fraises…) sont réutilisés sous forme d’expressions de la langue française. Tombés dans le sens commun ils en deviennent des banalités, les accessoires d’un décor auquel on ne prête plus assez attention.
« Appuyer sur le champignon », « Les carottes sont cuites », « Haut
comme trois pommes », autant de phrases qui enferment à nouveau la Nature à l’état sauvage dans une domestication forcée, dans des représentations et des imaginaires qui finissent peut-être par la scléroser et ne plus la prendre assez en considération.