Ours à la dérive
Résister
Ours, animal sauvage, puissant, condamné
Les couvercles flottent comme des nénuphars de décharge. Couvercles de pots de miel ou de confiture ? On sait que les ours sont friands de ces denrées humaines. Qu’ils s’approchent de plus en plus fréquemment des habitations pour s’en emparer. On recommande de placer les denrées sous clés…
Mais cette menace réelle n’empêche pas l'ours d’être réellement menacé.
Frêles esquifs à la dérive, alourdis par l’enduit sur lequel est peint l’image de l’ours, les couvercles peuvent sombrer au moindre souffle.
Peintes à fresque, technique qui garantit en principe la pérennité, ces effigies dérisoires finiront au fond du bassin ou coincées entre les herbes.
Triste !
Geste 5# : Parc Martin Luther King
Dimanche 12 juin : Renversement de situation.
Les images du bâti sont engluées dans la matière. Les croquis rapides de ces gigantesques immeubles sont pétrifiés entre des feuilles de gélatine et accrochés par un fil fragile à des bambous entrecroisés. Des cabanes en forme de huttes, symbole d’une liberté nomade retrouvée, deviennent des structures pour ces suspensions éphémères. Renversement d’échelle, de force, de domination. La nature reprend ses droits et par intermittence, fait virevolter au gré du vent, ces fragments transparents, sujets au temps et à l’incontrôlable. Les morceaux qui se décrochent, flottent un court moment dans le bassin qui sert de socle à cette installation éphémère, puis disparaissent dans une dissolution aquatique inévitable.