GANT DE TOILETTE EN CERAMIQUE.
Pièce de tissu, faite d’un double rectangle assemblé, laissant un côté non cousu, permettant d’y glisser la main. On peut en voir la géométrie, quand il vient d’être repassé par exemple, mais on perd celle-ci lors de son usage. Y entrer la main le déforme, le ploie, le chiffonne, il peut aussi être en boule, étiré en losange, mis en torsion pour essorage, gonflé par l’eau savonneuse… Certaines manipulations peuvent lui donner une expressivité plus ou moins exacerbée.
Sa version en céramique le fige dans une de ses formes possibles, invitant parfois à l’essayer, sans que cela soit vraiment possible. La matière est simulée en partie par une empreinte dans la terre, mais décalée par le rendu brillant de l’émail. Le processus de fabrication : faire l’empreinte de chaque face, puis assembler bord à bord les deux plaques de terre, en les jointoyant avec la barbotine, tient de la construction et de la géométrie. C’est seulement ensuite, lorsque la terre est un peu durcie, mais pas trop, que l’on peut donner sa forme et son volume au gant de terre.
Conjugaison du plan et du volume, de la matière souple et rugueuse avec la matière lisse et rigide,
Invitation à mieux voir cet objet ordinaire et familier, peu valorisé, voire ignoré par de plus en plus de gens qui s’en passent. Le gant appelle la main, la main dans le gant frotte le savon puis frictionne ou caresse le corps.