𝘊𝘢𝘳 𝘯𝘰𝘵𝘳𝘦 𝘣𝘦𝘴𝘰𝘪𝘯 𝘥'𝘪𝘯𝘴𝘵𝘢𝘭𝘭𝘦𝘳 𝘲𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘱𝘢𝘳𝘵 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘢 𝘵𝘦𝘳𝘳𝘦 𝘤𝘦 𝘲𝘶𝘦 𝘭'𝘰𝘯 𝘢 𝘳ê𝘷é 𝘯𝘦 𝘤𝘰𝘯𝘯𝘢𝘪𝘵 𝘱𝘢𝘴 𝘥𝘦 𝘧𝘪𝘯.

Mes tentes :

" TENTER ".

Avec timidité, je photographie les tentes des sans-abris. J'ose parfois le faire ; d'autres fois je n'ose pas le faire.

Photographier ces tentes me questionne. Je suis attirée par leur dimension plastique et la manière dont elles s'imbriquent dans l'espace urbain, dont elles imposent leurs présences, lisses et souples, bâchées, scotchées ou déchirées. Je suis attirée par ce qu'elle "disent" de notre condition, le récit implicite dont elles figurent, la charge émotionnelle qu'elles recèlent, la rupture sociétale à laquelle elles donnent forme.

Si les tentes interrogent notre vivre-ensemble, puis-je m'autoriser à aborder ces habitats précaires à travers le prisme de leurs qualités plastiques ?

Y a-t-il une indécence à s'emparer de leurs formes afin de toucher du doigt des contenus plus sensibles ?

Les tentes sont un habitacle, un tissu architecturé, une paroi, parfois un linceul.